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NOGENT-LE-RETROU : EXPOSITION COLLECTIVE "REGARDS D'ARTISTES" AU MUSEE-CHATEAU SAINT-JEAN

Du 01/07/2017 au 02/10/2017
Musée-Château Saint-Jean, Rue du Château, 28400 NOGENT-LE-RETROU

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Du 1er juillet au 2 octobre 2017,

 

Regards d’artistes

sur le château Saint-Jean de Nogent-le-Rotrou

 

Les représentations du château Saint-Jean dans les collections du musée

 

Saisir l’origine du château de Nogent-le-Rotrou demande un voyage dans le temps où la date d’entrée serait 911. En effet, par le traité de Saint-Clair-sur-Epte, le roi de France dote le fameux Rollon de terres (Rouen). Ce groupe de Vikings, de north men, Normands, s’installe et prospère, étendant ses terres en attaquant ses voisins. Leurs conquêtes territoriales les rapprochent du Perche, territoire constituant « une marche », frontière fluctuante. Ce domaine appartient au comte de Blois et de Chartres, Thibault le Tricheur qui envoie l’un de ses vassaux, Rotroldus, c’est-à-dire Rotrou Ier afin d’ériger une tour et surveiller ses « turbulents » voisins. Une tour en bois est dressée.

Ses descendants font bâtir la tour maîtresse - donjon, à caractère résidentiel, symbolique et militaire. De seigneur, la dynastie des Rotrou devient comte du Perche. Au fil des siècles le château s’est vu doté d’une enceinte et de sept tours circulaires. Lors de la guerre de Cent Ans, un violent assaut entraîne, en 1428, la destruction intérieure du donjon : « brèche des Anglais » et incendie des charpentes et étages.

Le corps de logis entre les deux tours d’entrée est aménagé ; aménagement qui est attribué aux demoiselles d’Armagnac, fille du duc de Nemours et dames de Nogent, fin XVe siècle – début XVIe siècle. Le château connaît des périodes fastes lors de la Renaissance avec la famille des Bourbons-Condé et un cercle humaniste très actif. Le duc de Sully, ministre d’Henri IV, y résida. Des travaux furent entrepris à différentes périodes. Certaines tours servent de prisons et nécessitaient des « réparations ». Le processus de dégradation du château s’accélère lors de la Révolution française. Il est confisqué et devient Maison d’arrêt Saint-Jean.

Au XIXe siècle, le site connaît divers propriétaires, dont un démolisseur, Étiembre qui achète le château en 1825 (voir l’affiche qui est exposée). Cependant, deux propriétaires successifs, l’avocat et maire de Nogent, Œillet des Murs, et les époux Jousset de Bellesme, entreprennent des travaux afin de le sauvegarder.

La ville se porte acquéreur du château en 1950 et entreprend des campagnes de restauration. Le site est alors classé au titre des monuments historiques et accueille le musée (établissement labélisé Musée de France).

La représentation la plus ancienne du château Saint-Jean qui soit connue et parvenue jusqu’à nous est celle figurant parmi les huit fresques ornant la galerie d’honneur du château de Villebon, propriété de Maximilien de Béthune, duc de Sully. Ses différentes possessions y sont figurées dont la terre de Nogent-le-Rotrou. La fresque est postérieure à 1624, date d’achat définitif de la seigneurie. Plusieurs perspectives sont réunies dans cette même vue et le donjon, dans son rendu, semble être en briques ! Ce témoignage est précieux, plusieurs édifices ayant disparu, dont certains partiellement ou intégralement détruits lors de la Révolution française (prieuré Saint-Denis, collégiale Saint-Jean-Baptiste, église Notre-Dame-du-Marais).

Une discrète figuration du château est présente dans le Panorama de la ville de Nogent-le-Rotrou, aquarelle réalisée par le peintre Jean-René Méliand en 1812. L’artiste nogentais, élève de David, brosse la ville du sommet de l’église Saint-Hilaire. L’œuvre vient d’entrer en 2017 dans les collections du musée.

L’affiche de 1825 annonçant la vente du château constitue l’ultime document le plus ancien, où la représentation du monument tient le premier rôle. Moult dessins, aquarelles, huiles sur toile, affiches, gravures, lithographies, photographies, ouvrages ou objets datant des XIXe et XXe siècles permettent d’appréhender quelques aspects de son histoire, tout en découvrant un ensemble d’artistes l’ayant figuré.

Deux épisodes, antinomiques, constituent des marqueurs chronologiques afin de dater les œuvres dont le château est le sujet. En 1827, les tours de Brunelles et de Montdoucet sont fortement endommagées par Étiemble qui use d’explosifs afin d’obtenir les pierres de taille pour revente. Pour n’évoquer que la tour de Brunelles, cette dernière n’est désormais plus coiffée de sa toiture sur les représentations postérieures. En 1905, Jousset de Bellesme entreprend de « restaurer » le donjon. Des merlons font alors leur apparition sur la partie sommitale de la haute tour quadrangulaire millénaire.

Tous ces témoignages offrent la possibilité d’appréhender des éléments de l’architecture et de l’histoire du château grâce aux regards de nombreux artistes, natifs du Perche ou non. Notons que parfois, la licence artistique s’exprime sans fard dans la manière d’immortaliser le monument.

Gwénaëlle Hamelin, directrice du musée

 

Un site emblématique

Le château des comtes du Perche et seigneurs de Nogent-le-Rotrou, avec son donjon millénaire, domine la vallée de l’Huisne et s’offre aux regards. Monument emblématique, il n’est guère surprenant qu’il ait inspiré de nombreux artistes, certains se focalisant sur son architecture et sa puissance monumentale, d’autres préférant l’inscrire dans un plus vaste paysage. L’exposition dévoile le château, selon les objectifs poursuivis par les artistes et leur sensibilité. Riche témoignage sur l’histoire, il n’en demeure pas moins que certains usèrent de quelques licences artistiques.

 

Les collections du musée à l’honneur

Issues des collections du musée et de ses réserves, aquarelles, huiles sur toile, gravures, eaux fortes, photographies, affiches et objets vous font découvrir le château sous toutes ses facettes…

L’exposition est en lien avec la future muséographie qui est actuellement à l’étude.

 

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