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Du 19 novembre au 23 décembre 2021,

Luis Feito : peintre abstrait et maître du rouge

La Galerie Trocmez rend hommage du 19 novembre au 23 décembre à l’un des peintres abstraits les plus importants du XXème siècle, l’artiste espagnol Luis Feito. Imaginaire ardent présente les plus beaux essais chromatiques d’un maniaque du rouge.

/// Quentin Didier

Luis Feito suit sa formation à l’Escuela Superior de Bellas Arte San Fernando à Madrid au début des années 50. Il s’essaye au départ à l’art figuratif avant de pencher vers les mouvements d’art moderne de son époque. Puis, en se rendant à Paris où il obtient une subvention (il ne restera pas moins de 25 ans dans la ville lumière, véritable vivier d’artistes), il découvre les travaux d’Hans Hartung, Mark Rothko, Serge Poliakoff… Feito devient un artiste du non-figuratif et commence à expérimenter l’abstrait. Il travaille notamment la matière de ses peintures en y incorporant par exemple du sable, jouant sur l’épaisseur et la sensation de ses œuvres. Feito devient très vite l’un des artistes abstraits les plus importants de sa génération, co-fondant notamment à la fin des années 50 « El Paso », un mouvement artistique et culturel espagnol qui veut répondre au fascisme.  

Esthétiquement, le peintre espagnol brise les codes de la subtilité et du raffinement. Il incorpore des mouvements et des couleurs violentes à son art, en particulier un rouge vif dont il travaille constamment la nuance, et qui deviendra sa signature. Il tend certains de ses chromatismes vers le sang, dévoilant des sensations esthétiques peu communes. Comme beaucoup d’artistes de l’abstrait, Luis Feito est aisément vu comme un avant-gardiste. Le peintre espagol travaille la matérialité de ses toiles, dissimulant des épaisseurs qui peuvent s’apparenter à des caillots de sang (son utilisation du rouge évoque facilement l’organique).  Il promeut également un décalage au sein même de son œuvre, avec des monochromes qui se découvre en même temps que des expérimentations géométriques. Feito voit l’art abstrait comme une globalité, un ensemble qui lui est propre dans son Imaginaire ardent.