CRITIQUE

Au cours de mes pérégrinations artistiques, j'ai rarement eu affaire à une (ou un) artiste qui se désigne si nettement "cent pour cent autodidacte" qu'Arlette HUREL. Bien sûr, des concepteurs autodidactes ne manquent guère au fil des cimaises, mais rares sont ceux qui se réfèrent si hautement à cette décision de s'instruire dans leur art sans l'aide de mentors.
Dans le cas de cette artiste normande, cette définition devient une véritable profession de foi et de caractère qui voue aux gémonies toutes tendances et inspirations magistrales pour avancer dans l'univers brouillon des arts plastiques avec cette détermination et une audace dont l'association forme au minimum, un espace brûlant de liberté qui permet à Arlette HUREL d'évoluer à sa guise, de changer, de magnifier ses œuvres au gré de sa pensée et de sa détermination pour le moins volontaire. D'où cette élaboration affirmée en peinture, en collage et en photo qui échappe à une créativité unifiée, mais se calque sur l'expérience et l'expérimentation de l'artiste, et surtout sur ses coups de cœur, ses états d'âme et de rêveries grâce auxquels elle brasse ses créations en totale liberté de couleurs, de matières, de lignes et de masses et d'où surgit parfois un motif plein de poésie tout en demeurant tributaire des mystères de la géométrie ou de l'imagination.
C'est étrange et intéressant, car dans cet ensemble exaltant, Arlette HUREL dépose sa vision étonnante d'un véritable retour aux sources mis au service d'une technique inédite et d'une vision attachante de la composition.

André Ruellan, critique d'art



CRITICISM

In the course of my artistic peregrinations, I’ve rarely dealt with an artist who defines herself as “one hundred percent self-taught” as markedly as Arlette Hurel. Of course, there’s no lack of self-taught creators in gallery circles, but rare are those who refer so highly to the decision to teach themselves their art without the help of mentors.
In the case of this artist from Normandy, the definition becomes a true profession of faith and character, subjecting all tendencies and authoritative inspirations to public scorn in order to progress through the muddled world of visual arts. This she does with determination and audacity, the combination of which forms no less than an immense space of freedom, allowing Arlette Hurel to evolve and change as she pleases. She exalts her works as her thoughts and purposeful determination dictate. There is therefore a firm elaboration in her paintings, collages and photos that escapes unified creativity, instead being based on the artist’s experience and experimentation, particularly her passions, moods and daydreams. Thanks to these, she handles her creations with total freedom in terms of colour, matter, lines and masses, which in turn at times give rise to a motif full of poetry even while remaining a derivative of the mysteries of geometry and the imagination.
This is strange and interesting, because in this exciting ensemble, Arlette Hurel expresses her surprising vision of a veritable return to the roots, which is in turn at the service of the artist’s unprecedented technique and appealing conception of composition.

André Ruellan, art critic