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Rencontre avec un dandy précieux


Loïc Gesnouin et l'une de ses oeuvres, « Mixte ».

Natif de Saint-Hilaire, Loïc Gesnouin s'est fait un nom à l'extérieur avant de revenir sur ses terres, comme un enfant du pays heureux de rentrer au bercail.

Né le 30 août 1960, Loïc a trouvé dans la peinture le moyen d'exprimer toute l'étendue de son talent, un talent qu'il ne doit qu'à l'extrême sensibilité de son style. Refusant toute concession à une réalité qui pour lui ne représente que bassesse et vilénie, il a tout mis dans l'art : sa vie, son coeur et son refus de se soumettre. Comme tout artiste qui se respecte, il a tout sacrifié à la peinture et se sent prêt à tout consumer pour aller jusqu'au bout de sa démarche artistique. Ceux qui le connaissent bien savent à quel point ce sacrifice peut se révéler dangereux pour son avenir personnel et pour la possibilité de construire une vie conforme, raisonnable, "normale".

C'est cette intégrité, ce refus de la normalité qui fait toute la force, et la violence de sa peinture. Tout y est à vif, à cru, sans fard. Tout y est proposé tel quel, sans pare-chocs, sans airbags, sans ces limites rassurantes qui tuent l'art véritable. Quatre oeuvres sont proposées en devanture de la galerie Bailleul, comme autant d'occasions de se brûler les yeux ou de se sentir agressé par tant de démesure, d'exaspération, et en même temps, de spiritualité, de noblesse. C'est un déluge de beauté qui dégouline de la toile, comme tous ces personnages qui les peuplent, eux-mêmes envahis par la musique qui les déforme, les torture, les dépossède d'eux-mêmes.

Loïc Gesnouin est un dandy précieux, un artiste en danger à qui la réalité fera toujours horreur, et qui cherchera toujours dans la peinture, l'occasion de la quitter, et de la magnifier.

La Gazette du Mortainais
6 décembre 2000


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