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PARIS 4e : EXPOSITION BENOIT MAIRE " MISS RANKING" A LA GALERIE NATHALIE OBADIA


Du 04/09/2020 au 22/10/2020
Galerie Nathalie Obadia, 18, rue du Bourg-Tibourg, 75004 PARIS



Du 4 septembre au 22 octobre 2020,

 

Benoît MAIRE

"Miss Rankin"

 

La Galerie Nathalie Obadia est très heureuse de présenter Miss Rankin, la deuxième exposition de l’artiste français Benoît Maire après sa première en 2018, rue du Cloître Saint-Merri.

La pratique de Benoît Maire se situe au point de jonction entre philosophie et art, pensée et matière : sa force réside dans sa capacité à donner corps à une idée en portant une attention particulière sur les qualités sensibles de l’œuvre. A l’image d’un travail protéiforme alliant aussi bien peinture, installation, mobilier et vidéo, l’exposition s’articule autour d’un ensemble de toiles récentes de la série des Peintures de nuages, de sculptures et de collages qui témoignent de l’univers allégorique de l’artiste et de ses évolutions récentes.

La une du New York World Telegram, à la date charnière du 8 décembre 1941, ne manque pas de préciser : « light rains tonight (...) tomorrow cloudy followed by clearing, cooler than today », au-dessus du titre principal, inscrit en gras : « 1500 DEAD IN HAWAII CONGRESS VOTES WAR ».

Ce n’est ainsi pas un hasard si dans sa série des Peintures de nuages initiée en 2012, Benoît Maire utilise depuis l’été dernier des écrans sérigraphiques pour reproduire diverses parties de cette page de journal, où les considérations climatiques du moment côtoient les prises de décision les plus déterminantes. L’artiste distille ainsi dans ses compositions oniriques un contenu informatif qui révèle un conflit sous-jacent : l’entrée en guerre des États-Unis d’Amérique lors de la seconde guerre mondiale. En regardant dans le détail un autre fragment de cette une apparait la figure de Miss Rankin, qui donne son titre à l’exposition : mue par une confiance absolue dans les forces de la parole et de la discussion, Jeannette Rankin a été la seule parlementaire à chercher une issue pacifiste à l’écriture de ce conflit. Si les Peintures de nuages — clouds paintings en anglais—, évoquent à la fois la douceur de la peinture de paysage chinoise, des souvenirs impressionnistes ou les cieux fantasmés d’Emil Nölde, ces fragments d’écritures, prélevés sur un journal et reproduits de manière brute, délivrent une information qui donne un poids à la rêverie et l’ancre dans une réalité historique. Mais ces inserts d’archives intéressent aussi l’artiste en tant qu’éléments textuels, matière signifiante et opportunités formelles et font glisser sa peinture de paysage vers la peinture d’histoire.

Tout en s’inscrivant dans la continuité des formes depuis la Renaissance par le biais d’un motif classique de la peinture, ces œuvres dénotent aussi la contemporanéité de notre relation aux données, le « cloud » étant aussi bien « cet amas globuleux », où « tout roule à souhait » décrit par Gaston Bachelard que cet immense ensemble de big datas qui enregistre des informations sur nos vies personnelles via nos interactions sur Internet. Le nuage représente ainsi pour Benoît Maire une allégorie de la peinture : « le lieu de la prise de forme constante » et celui « de la reconnaissance de la projection personnelle » pour reprendre ses mots, mais également un concept qui possède une actualité brûlante depuis qu’il a été réinventé sur le plateau de Palo Alto, en Californie. Deux types de nuages se superposent alors, le nuage naturel et le nuage technologique, dans un enchevêtrement que traduisent les techniques utilisées par l’artiste : à la fois traditionnelles, fondus chromatiques à la peinture à l’huile, empâtements, glacis, peinture au couteau, travail sur des teintes profondes, vaporeuses et parfois irisées ; et contemporaines, utilisation de pochoirs et de bombes aérosols, sérigraphies, coulures et usage du scotch.

L’exposition révèle également un ensemble de collages récents, qui constituent un terrain d’expérimentation pour Benoît Maire. Des extraits de journaux ou simples bouts de phrases, scrupuleusement choisis, découpés et décontextualisés se prêtent à des juxtapositions avec des photographies animalières ou des représentations de phénomènes naturels en tous genres. Leur minimalisme est mis en exergue par la présence métonymique d’une main à l’index tourné vers le ciel prélevé du Saint Jean-Baptiste de Rogier van der Weyden (volet gauche du tryptique de la famille Braque, 1464, conservé au Louvre). Ce geste contient une réflexion sur la notion « d’indexation transcendantale » au cœur de la pratique de Benoît Maire, et qui revient à « désigner ce que l’on ne peut nommer ».

Sur un large socle dessiné pour l’exposition, neufs sculptures récentes prolongent la série des Châteaux, initiée en 2014, qui consiste à mettre en tension deux objets de nature opposée —l’un issu du monde minéral, l’autre de la technique—, par une délicate architecture en laiton ou une juxtaposition minimaliste et poétique. Des assemblages en trois dimensions d’éléments disparates, associant des figures comme la raison (un bras en bronze reproduit sur un modèle âgé de sept ans tenant un cube), une allégorie de l’été (une statue sans tête avec une serpe à la ceinture tenant des épis de blés), et une bouteille de coca-cola en verre soufflé et irisée avec des émaux, se partagent ainsi l’espace immaculé. Chaque sculpture est conçue selon un rapport géométrique qui interroge les conditions d’habitation humaines actuelles, tant physiques que psychiques. L’idée de mouvement est essentielle et se crée une trajectoire à travers l’exposition : dans les peintures qui bordent le large socle des sculptures, un cheval passe, calmement, que l’artiste semble poursuivre par un travelling lent.

Comme le nuage noir, le cheval parcourt d’ailleurs l’exposition et la ponctue de sa présence mystérieuse et augurale. Sous une silhouette de profil toujours identique, archétypale, l’animal traverse les plans et les dimensions. Dans le lexique visuel de Benoît Maire, ce mouvement est celui de la fuite, comme, le rappelle-t-il, dans Richard III de Shakespeare où le monarque souhaite l’échanger contre la totalité de son royaume : « un cheval, mon royaume pour un cheval ! ». Dès lors, pour l’artiste : « l’enjeu de la figure du cheval est de rendre effective la priorité de l’être sur l’avoir, et pour que l’inscription soit, soit encore, il faut qu’elle s’échappe. »

Avec une sensibilité aiguisée, Benoît Maire crée ainsi une passerelle entre fond et forme, concept et histoire où, comme des rébus, les énigmes demeurent. L’exposition devient ainsi un espace de projection et d’investigation où chaque élément trouve une place heureuse, chaque œuvre concourt à une harmonie générale, non dénuée de sens cachés.

 

Vernissage vendredi 4 septembre de 15h à 21h




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