Agenda
PONT-SCORFF : EXPOSITION MONKEYBIRD "ANASTYLOSE" A L'ATELIER D'ESTIENNE
Du 10/10/2020 au 20/12/2020
Atelier d'Estienne, Rue Terrien, 56620 PONT-SCORFF
Du 10 octobre au 20 décembre 2020,
MONKEYBIRD
"Anastylose"
L’Atelier d’Estienne poursuit son cheminement en explorant l'univers des Monkeybird et propose l'exposition Anastylose.
L’anastylose (du grec ancien αναστ?λωσις, compose de ανα : “de nouveau” et στηλ?ω : “eriger” ) est un terme archéologique qui désigne la technique de reconstruction d’un monument en ruines grâce a l’étude méthodique de l’ajustement des différents éléments qui composent son architecture. La reconstruction est faite en utilisant les fragments trouvés sur place avec des matériaux modernes, de couleur et de qualités différentes, de sorte que l’on puisse distinguer a l’oeil nu l’ancien du moderne et préserver les pierres antiques de l’altération (par exemple en utilisant des matériaux légers). Cette technique doit être appliquée avec précautions parce qu’elle s’appuie sur des hypothèses. L’anastylose obéit au principe de réversibilité, c’est-a-dire qu’on puisse démonter la reconstitution en cas d’erreur. Pour cette exposition à l’Atelier d’Estienne, nous allons créer une exposition immersive dans un paysage utopique ou le temps est en suspend, nous nous réapproprions les ruines témoignant d’un temps révolu afin de créer un paysage nouveau, ou évoluerait une nouvelle civilisation, en quête de cohésion sociale et culturelle. Nous sommes particulièrement inspirés par les paysages en ruines qui représentent ce qui tombe (ruer, tomber, s’écrouler). Mais aussi ce qui reste. Fenêtre d’une autre époque dans le présent nostalgique, l’architecture fut longtemps comme le livre de l’humanité, la pierre disant le sens comme plus tard ce seront les livres imprimés qui diffuseront la parole et la pensée. On pouvait “lire la pierre”. La ruine, n’est pas seulement un objet qui reste mais un véritable discours, écho lancinant que la représentation reconduit. Le travail des archéologues est de préserver cette mémoire avec délicatesse et prudence, tandis que les artistes peuvent laisser libre cours a leur inspiration et utiliser les restes du temps comme des palimpsestes, chercher le meilleur de l’homme pour reconstituer un monde idéal qui n’existerait que dans nos songes les plus tenaces.
Mystique sacralisante, monumentalisation anachronique ou artificielle a posteriori, on pourrait constater l’attachement a la valeur d’ancienneté, valeur qui fait plus intervenir l’affectivité que le jugement historien. Plus qu’une “image survivante”, la ruine est un morceau de réel qui n’a finalement jamais été ni un accomplissement ni un aboutissement dans l’absolu.
Vernissage vendredi 9 octobre à partir de 18h30
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