Bernard Orange et ses arbres à Agon
Presse de la Manche - 05/08/2009
Ce n'est pas parce qu'il habite chemin des Chênes que Bernard Orange peint des arbres (comme il entend, d'ailleurs). Il a travaillé ce thème toute l'année parce que l'Estran, l'espace culturel d'Agon-Coutainville, voulait présenter au public de l'été un "arboterum" tel que le talent et l'humour de l'artiste l'imagine.
L'arbre, Bernard Orange, ça le branche. In ne sait pas si cette phrase sera parmi les nombreuses maximes calligraphiées par Philippe Dolomas pour l'expo de Bernard Orange à Agon-Coutainville l'artiste, qui pratique avec délectation du dérisoire, il l'a découverte avec Jacques Prévert, qu'il a rencontré plusieurs fois dans sa jeunesse à Omonville. Bernard dessinait déjà, mais c'était surtout le mot, la phrase qui avait créé le lien avait le maître retiré dans la Hague. Le gribouilleur de "Paroies", de "Spectacles", capable d'écrire "La pipe au papa du pape Pie pue", a encouragé le jeune visiteur à la malice. Depuis ce temps, Bernard Orange a lié sa passion du dessin à l'écriture, toujours sur fond d'humour, ce qui se verra évidemment à Agon-Coutainville.
Le deuxième volume d'Encrages
L'expression s'intitule "arboretum", et l'artiste y présente des grandes toiles et des petits formats bien dans sa manière qu'il résume ainsi : "L'arbre est un prétexte, dit-il, Une fois exposé le thème, je délire. Je peins sur la toile des abstractions, puis l'esprit se laisse solliciter à l'allusion, à la rêverie, et le petit point à l'encre de Chine sur la couleur organise, oriente les espaces colorés de la toile". Il puise son inspiration au gré de son pinceau et s'y abandonne avec jubilation. André Ruellan, critique d'art, évoquait les toiles originales de l'artiste cotentinais d'où surgissent des thèmes foisonnants. "gorgés de mystérieux symboles, de séduction, de formel et d'êtres bizarres, mais éminemment expressifs. " Ses toiles animées par les points d'encres sont "autant de songes étranges, de rêves magiques peuplés de personnages qui agissent avec belle humeur sur l'inconscient de chacun d'entre nous..."
C'est cette alchimie de le lettre et de l'image, de l'encre et de la peinture pratiquée par Bernard Orange qui a conduit Philippe Coëpel, écrivain discret et amateur de livres au point d'en éditer, à lui demander de bien vouloir être le second peintre de sa collection "Encrages", un titre qui convenait parfaitement à l'encre de Chine de l'artiste. Donc après les peintures de Christophe Rouili et les textes de Mchel Besnier, le second "Encrages" consacré à Bernard Orange à l'expo d'Agon-Coutainville.